Natalie Lela Madeline Pye-Keenan a servi dans l’armée canadienne en tant qu’opérateur d’équipement de soutien mobile, avec des affectations à Gagetown, Borden et Petawawa. Natalie a participé aux Invictus Games à La Haye.

J’ai été ajoutée à la dernière minute à l’équipe des Jeux Invictus et je n’avais rencontré aucun des autres compétiteurs avant le camp d’entraînement. Je me souviens d’avoir regardé les visages des autres compétiteurs : pour moi, c’étaient des visages de super-héros ! Tout le monde était en pleine forme ! J’étais entourée de guerriers et j’ai d’abord eu peur de ne pas être à ma place.

Tout a changé après mon accident. Je tenais pour acquis ma mobilité et ma capacité à surmonter la douleur. Certains jours, je n’ai pas l’air d’être blessée, mais je ne peux pas bouger mes jambes, ou j’ai eu des crises terrifiantes toute la matinée, ou ma mémoire s’efface et je ne reconnais même pas mon mari et mes enfants. Ma rééducation est longue et continue. Mais vous ne pouvez voir ma blessure que le jour où j’ai besoin de mon déambulateur, de ma canne ou de mon fauteuil. Je ne peux pas réguler la température de mon corps et la surchauffe provoque des crises d’épilepsie. Avec l’aide de mes entraîneurs, j’ai appris à m’entraîner efficacement pour ne pas me blesser.

À mon arrivée à La Haye, j’ai été jumelée à une colocataire atteinte de sclérose en plaques, et certains de nos symptômes sont similaires. Nous avons pu nouer des liens et veiller l’une sur l’autre. En rencontrant les uns après les autres des concurrents venus du monde entier pour partager leurs histoires, nous avons ressenti un respect mutuel immédiat et puissant. Je me suis sentie complètement acceptée et vue. J’avais ma place.

La camaraderie qui régnait pendant les Jeux était incroyable. Il y a eu tellement de moments à pleurer. Nous avons joué contre l’équipe de basket-ball des Pays-Bas et ils savaient qu’ils étaient bien meilleurs que nous et qu’ils allaient gagner de loin. Ils étaient ensemble depuis des années, alors que nous n’avions joué ensemble que deux fois. Juste avant le match, on a diagnostiqué à l’un de nos joueurs un cancer en phase terminale. Il a tenté un tir et l’a manqué, et nos adversaires ont fait des gestes gracieux mais pas évidents qui lui ont permis de tirer jusqu’à ce qu’il réussisse. Le public a applaudi à tout rompre ! Ils ont fait preuve d’une telle gentillesse, et nous savions que c’était dû à la longue et riche histoire entre nos militaires et les leurs.

Je suis à jamais reconnaissante à La Fondation Les Fleurons glorieux – et aux donateurs comme vous – de l’aide qu’ils apportent aux militaires, aux anciens combattants et à leurs familles. Chaque don nous rappelle que vous vous souciez de nous. Et chaque don nous rappelle que vous pensez à nous.