Julie Marcotte, artilleuse et Op C AERO, a participé aux Jeux Invictus de 2017 à Toronto

 

Quel est votre souvenir préféré des Jeux?

Le premier qui me vient à l’esprit est celui de ma mère qui a pleuré quand j’ai remporté ma médaille aux Jeux de 2017 à Toronto. Ma mère est décédée il y a cinq ans. Elle m’avait dit : « Si tu ne gagnes pas, tu seras tellement déçue » et j’ai répondu : « ça n’arrivera pas ». J’ai obtenu la médaille d’or en vélo en position allongée et puis elle a appris que le prince Harry me remettrait ma médaille… Il n’y a plus rien à faire après avoir reçu une médaille du prince Harry. Bon d’accord, je peux rentrer chez moi maintenant.

Que signifie Invictus pour vous? 

Cela signifie le changement, les possibilités, le travail d’équipe et l’empathie, beaucoup d’empathie. J’appelle cela le sentiment Invictus. En voici un exemple : Je fais de la photographie sportive pour Parasport Québec et je photographiais une équipe d’enfants qui jouaient au basketball. J’ai remarqué que l’entraîneur encourageait également l’autre équipe quand elle marquait un point. J’ai vu sa chemise à carreaux avec le logo Les Fleurons glorieux sur la manche et je lui ai demandé s’il avait participé aux Jeux et il se trouve qu’il y avait été co-capitaine! Il n’y a pas beaucoup de militaires qui jouent au basketball en fauteuil roulant au Québec. C’était une incroyable coïncidence.

Quels conseils donneriez-vous aux membres d’Équipe Canada 2025? 

Profitez pleinement de cette expérience dans son ensemble. Ne vous limitez pas aux sports. Il y a tellement d’autres choses qui se passent et vous pourriez peut-être découvrir quelque chose de passionnant. C’est en voyant Linden, notre photographe, travailler aux Jeux que j’ai eu envie de retourner aux études en photographie. Une copine rencontrée aux Jeux a également décidé de suivre des cours de photographie et elle travaillera avec moi.

Et après les Jeux, essayez de vous rapprocher des autres. Le retour chez soi peut être difficile parce que l’on n’a plus d’objectifs ou de repères. L’esprit de camaraderie est très différent de celui des Forces armées, alors acceptez tout ce que vous pouvez.

Comment votre vie a-t-elle changé depuis que vous avez participé aux Jeux Invictus? 

Elle est très différente. Je continue à faire du vélo en position allongée et je vais participer à un triathlon. Avant les Jeux, j’ai découvert un club de basketball en fauteuil roulant près de chez moi où je peux m’entraîner. Aujourd’hui, je fréquente plus de personnes en fauteuil roulant que de personnes qui n’en utilisent pas. La question d’accessibilité quand on veut inclure tout le monde au restaurant ou dans un club ouvre les yeux sur la réalité des autres.

Qu’avez-vous appris à votre sujet pendant l’entraînement et la compétition? 

J’ai appris que si j’ai la volonté, rien ne peut m’arrêter. Aux Jeux, les amitiés que j’ai tissées avec les membres de mon équipe et des autres équipes étaient plus importantes que toutes les médailles possibles.